mardi 18 août 2015

Théorie du Genre ? Les Hommes, Les Femmes et la Musique

Hello les Soulplaciens,

J'espère que ce post vous trouvera tous en bonne santé, les doigts de pieds en éventail et le sourire gorgé de soleil et de vibrations réparatrices. Il y a quelques temps que je n'ai rien publié, mais la vie continue et les aventures, les découvertes se multiplient. 
Depuis le mois de juillet, je participe à des brunchs Soulfood tous les dimanches à La Manufacture 111. C'est un lieu de culture qui comporte une galerie d'art avec des expositions, des projections de films avec l'association Black Movies Entertainment, bientôt un auditorium qui permettra de découvrir les nouvelles tendances artistiques dont regorgent la capitale. Et c'est aussi un lieu où l'on peut enfin prendre le temps d'écouter en live les playlists de deejays dont j'ai la chance de faire partie.

Le dimanche, c'est donc mon jour, j'arrive à 13H, réalise mes petits teasers sur l'excellent brunch, et je profite de ma totale liberté pour partager mon amour pour la Soul, le Jazz et tous les genres musicaux qui en découlent. Mais là où le concept est encore plus intéressant, c'est que Guy, le fondateur, m'a proposé de partager mon vécu avec tous ceux qui voient dans la Manufacture un lieu de culture et aussi d'échanges. Les sujets s'invitent donc à nos esprits avides et les thèmes varient de La Soul au Blues ou au Jazz et dimanche dernier je me suis penché sur l'histoire des deejays dans la musique black. Je dis haut et fort et sans aucun paternalisme que les imbéciles gavés aux à priori nous concernant devraient se pencher avec plus d'humilité sur toutes les richesses dont ce pays se détourne. Nous avons tellement de choses à dire et à nous dire que je trouve que ces lieux sont un luxe nécessaire à notre épanouissement.
Dimanche, donc, me voilà lancé dans un historique de l'évolution des deejays, de leur influence et de la qualité de leur maitrise quand survint La question de l'après-midi : "Et les femmes ??". J'aurais bien répondu par une saillie sexiste dont j'ai le secret mais le silence attendant ma réponse m'a forcé à un propos plus sérieux :
"Pour moi, les femmes deejays ont plus que leurs places et j'ai toujours été persuadé que leur perception de la musique est différente de celle de la gente masculine. Je crois, je sais, que les femmes n'ont pas le même rapport que nous à la musique. cette différence se manifeste par la danse et pour celles qui mixent par l'angle qu'elle choisissent pour partager les morceaux qu'elles aiment. Écoutez DJ MISS MAK pour vous en convaincre. Je suis persuadé de ces différences depuis très longtemps et j'ai organisé des soirées où des couples (deejays ou non) mixaient, je vous assure que le résultat était bluffant et que cette Théorie du Genre sauce Soulful (qui m'a valu un lancé de tchip que j'ai évité comme Bush des chaussures) y aurait trouvé une illustration." 
Pour me soustraire au procès d'intention que je vois poindre chez les lectrices, je tiens à rappeler que différence ne veut pas dire échelle de valeur, je trouve que les femmes font preuve d'une plus grande finesse et apportent un supplément d'âme à nos soirées, que ce soit sur le dancefloor ou derrière des platines. Il est entendu que c'est là mon avis et que je vous le soumets parce qu'il est fait pour être contredit.
Il s'en passe des choses le dimanche...

Musicalement

JP    

dimanche 31 mai 2015

BONNE FÊTE LES MAMANS !!

Hello les Soulplaciens,

C'est un jour bien particulier pour nous tous. Nous rendons hommage à nos Mamans Chéries et c'est juste.
Vous nous donnez tellement, et tout le temps. Il nous est souvent difficile de ne pas considérer ce cadeau de la vie comme acquis.
Alors aujourd'hui vous êtes gâtées !!! Vos maris se sont levés tôt, les enfants aussi pour préparer le petit déjeuner. J'imagine vos pauses-café demain, où vous comparerez les initiatives de vos bambins ou conjoints.
Ah les chorégraphies qui vous font remettre en question, un instant, la qualité des cours de danse. L'effroi quand vous constatez, sans pouvoir vous insurger, que votre rouge à lèvres a fini sur les joues de la petite. Votre colère rentrée quand elle balance Papa qui a dit oui.
Et cette odeur de brûlé, qui vous fait jurer intérieurement que le petit ne manquera plus jamais les cours d'éveil à la cuisine...
Et lui qui ne pourra pas regarder Roland-Garros parce que vous lui imposez, en poussant l'avantage de cette journée dédiée, une balade bucolique et romantique.
Pour tout dire, je n'aime pas vraiment cette fête car votre vrai jour est ailleurs. Combien de fois sommes nous désemparés par votre absence ? Si vous saviez comme nous sommes perdus quand votre affection, votre tendresse nous font défaut.
Chaque fois que le désarroi, la peine, le doute ou le manque nous assaillent, ressort l'exceptionnel que vous avez fait de notre quotidien. C'est aussi dans ces moments que l'on comprend que l'on vous aime parce qu'il ne peut en être autrement et que l'on goûte encore plus les moments de bonheur que l'on partage ensemble.
Quand vous n'êtes plus là, RIEN ne vous remplace, l'empreinte que vous laissez dans nos vies va très au-delà de la votre.
Alors bien sûr, demain vous allez pester : parce que vous n'avez plus de rouge à lèvres à cause de cet imbécile qui a dit oui, et que ça arrangeait bien vu qu'il en détestait la couleur. Parce qu'aussi les plats brulés, c'est vous qui allez vous les "taper" mais promis on recommencera l'an prochain...
MERCI

vendredi 13 mars 2015

Laissez Les Plagier !?!

Hello Les Soulplaciens,

La mort de Marvin Gaye ressemblait à une très mauvaise blague, mais j'ai cru à une bien pire quand j'ai appris l'inquiétude des professionnels de la musique face au jugement rendu contre Robin Thicke et Pharell Williams. C'est comme si on le tuait une deuxième fois.
Tout commence avec le titre de Robin Thicke :  "Blurred Lines" et je crois que nous sommes nombreux à nous être dit que ça ressemblait (sic) à Aaliyah ou pour les plus avertis à Marvin Gaye.
Quoiqu'il en soit, personne n'a songé un instant à une version originale et jamais entendue.
Tout musicien qui sample ou reprend à son compte une partie de la partition d'un artiste existant doit clearer son morceau. C'est à dire qu'il doit demander l'autorisation aux ayant-droits (famille , héritiers ec) d'utiliser le morceau ou une partie de celui-ci.
En l'occurrence, la famille Gaye n'a jamais rien vu venir d'où ce procès et son jugement retentissant.
Je trouve que c'est une belle victoire pour la Musique, les auteurs, les compositeurs, pour toutes les personnes spoliées et pour Marvin Gaye au premier chef.
L'industrie musicale ne semble pas de cet avis, et s'inquiète que les artistes vont devoir être prudents quant à leur direction musicale...
Ah quelle brochette de charognards !! Avez vous déjà touché un seul des titres de leurs catalogues (le livret A des labels) ? Si oui alors vous savez comme ils gardent jalousement leur propriété ou la monnaient à prix d'or. Les départements "clearence" sont florès dans chaque maison de disques.
Quand on connait d'un peu trop près ce milieu de la confection musicale, on comprend mieux l'inquiétude des diplômés des grandes écoles de commerce pour qui la musique est vendue comme du chiffon au kilo. Messieurs, l'heure est donc venue de redonner aux vrais artistes la place qu'ils méritent. Arrêtez de recycler les morceaux de vos catalogues ; surtout respectez cette musique qui, si elle n'a pas la noblesse que vous considérez chez d'autres, a ses génies, ses héros et ses gardiens.
Alors laissez nous la musique, retournez à vos chiffons et les notes seront bien gardées.

Musicalement JP

jeudi 26 février 2015

La Reunion, Le Djoon et les Brazzavillainz

Hello les Soulplaciens,

Si vous saviez, une REUNION PARTY commence toujours par une grosse réflexion entre Alexis, Sly et moi autour d'un aligot.
14 Janvier, c'est dans une ambiance un peu lourde que la date et le thème de notre chère soirée se décide; La faute à des attentats qui ont re-dessiné les contours de nos idéaux tels des caricatures au vivre ensemble, mais qui n'ont pas réfréné notre sens de la fête et du partage.
Le thème de Detroit s'est imposé et nous avons rapidement mesuré l'ampleur du défi : comment honorer cette ville si importante dans l'histoire de la musique contemporaine en évitant le lieu commun de la "Motown" ?
Le résultat : Une ambiance à tout casser, une équipe du DJOON qui nous remercie à chaque fois pour la gentillesse des REUVILLAINZ, leurs sourires et leur bonne humeur. Des DJ's qui se sont régalés en surfant entre classiques et petites pépites, bref de quoi mettre à plat les énergies les plus débordantes et pas que... (pardon Sam).
Grâce à vous tous qui nous suivez depuis le début, nous avons réussi ce pari et avec vous, nous en relèverons d'autres. La date sera bientôt disponible sur la page de LA REUNION PARTY avec les photos de samedi dernier.

MUSICALEMENT JP

mardi 17 février 2015

D'Angelo en son Palais

Hello les Soulplaciens,

J'étais au concert de D'Angelo hier soir, qu'on se le dise je n'y suis allé que parce que j'y ai été invité. En effet, n'ayant pas particulièrement gouté la texture de "Black Messiah" je ne me voyais pas investir 70€ même pour lui. Beaucoup de choses me rebutent dans son dernier album et j'étais très inquiet à l'idée de voir ces défauts amplifiés par le live. 
Le truc, et je crois que c'est le propre de ceux qui vivent avec leur passion chevillée au corps, c'est que tous les hasards n'en sont finalement jamais vraiment. Mon ami, SLY JOHNSON, a l'insigne honneur de "faire" la première partie de D'angelo. Je ne peux pas manquer un tel évènement, mais je ne peux pas dépenser autant. Alors Sly m'invite : je serai donc de la fête et dans mon esprit c'en est une puisqu'il chantera des morceaux de "THE MIC BUDDAH LP". Rien ne se passera comme prévu, nous y reviendrons.

Arrivé au Palais des congrès, je suis nerveux, j'ai très peur d'être déçu et de devoir me résoudre à tourner une page si importante du livre que la musique a écrit en moi. Le début du concert est déroutant, on dirait un opéra rock des années 70 et ça ne me dit rien qui vaille. L'ambiance visuelle n'apporte rien de rassurant car tous les musiciens, D'angelo compris, apparaissent en ombre chinoise. Atmosphère curieuse, électrique, survoltée, fervente, dévote, servie par un son que l'ingé ne semble pas tout à fait maitriser. Mais soudain, D se fend de quelques mots de français, la plaisanterie est terminée, place au show !!! Et là... j'ai été saisi par la sensation que l'on peut éprouver la première fois que l'on monte un cheval et qu'on le lance au galop : on découvre à quel point l'animal est puissant et que nous ne sommes que peu de choses. En l'espace de quelques secondes, les drums de Chris Dave se font d'une précision subjuguante, la basse de Pino Palladino développe sa syncope, la guitare de Jesse Johnson et le clavier finissent de planter le décor et ma casquette fond sur mon crâne tant mon cerveau bouillonne. Ce concert c'est la fête du FUNK et D'Angelo a choisi, il fera honneur au plus grand : JAMES BROWN !! Sur ordre du maitre des lieux, on est tous debout, happés par un groove addictif; c'est jubilatoire !!
Assurément, ce rassemblement sonne pour moi comme un démenti à l'album qu'il est sensé représenter comme s'il n'y avait aucun lien entre les deux . La folie Electro-Funk-Rock de Prince a laissé place à la détermination musicale du Funk pur et dur. 
"Feel Like Making Love" ? une boucherie, "Brown Sugar" ? Version incroyable sur une base de "Fourplay" de Fred Wesley. Je ne vais pas tous les détailler mais Dieu que c'était rafraichissant. 
Alors bien sûr, on regrettera ces baisses d'intensités qui arrivaient au mauvais moment et qui m'ont fait penser qu'il aurait du consulter un bon deejay pour mettre en place son tracklist. Oui encore une fois, nous avons essuyé les plâtres d'une tournée qui fera des prochaines étapes des bijoux plus beaux encore. Effectivement, ce serait tellement bien d'avoir enfin une salle dont l'acoustique corresponde aux exigences de cette musique. Mais je n'aurais pas parié un euro sur la qualité de ce que j'ai vu. Et puis quelle générosité, deux heures endiablées avec deux rappels !!! La fin de sa prestation est comme un aveu de maturité, il assume tout désormais et même ce qui l'a plongé dans tant de tourments : "How does it feel" somptueux ! 

Ce concert m'a réconcilié avec beaucoup de choses : d'abord la page n'est pas tournée et ensuite c'est vraiment bon de voir tous ces amoureux de musique présents ça signifie que NON cette musique, si décriée et si mal servie par ceux qui président à sa destinée, n'est pas morte ; elle tue !!! Et ma passion au travers de tels moments, elle, vit. L'artiste qui s'est produit sur cette scène mythique, est lui en pleine renaissance, j'attends avec impatience son VRAI nouvel album. Lionel, Stéphane et tous ceux avec lesquels j'entretiens des discussions sans fin à son sujet, en êtes pour vos frais.
Pour parler des choses qui fâchent, il faudrait dire, expliquer ou faire rentrer dans le crâne de ces grands décideurs que SLY JOHNSON est un chanteur. Que proposer D'Angelo au public parisien en tentant de lui faire avaler qu'il n'y a pas de place pour la voix de Sly est une hérésie. J'ai pris comme une injure à tous ceux qui étaient venus pour entendre Sly, de le mettre pendant 15 ridicules petites minutes derrière des platines pour un dj set aussi court que frustrant. Vous n'avez même pas eu la décence de le mettre dans une lumière acceptable. La salle était pleine de gens qui n'ont connu D'Angelo que très tard et c'est grâce à des artistes comme Sly, Opé Smith ou Stefan Filey que le mythe a été entretenu. Je crois que ces artistes méritent mieux qu'on les aime ou pas. Les respecter serait le moins que l'on puisse faire.

Musicalement JP MANO